La belle s’en va...

La belle s'en va au jardin d'amour
Pour y passer quelques semaines.
Son père va, la cherchant partout
Et son amant qui en est en peine.

« Va-t’en dire à ce berger,
S'il y a quelqu'un qui nous renseigne.
Berger, berger, Ô ! Mon doux berger,
Auriez-vous vu passer la belle ? »

Mais le berger voulut savoir,
Comment la belle est habillée ;
« Elle est vêtue de satin blanc
Et d'une robe en filoselle.

Elle est là-haut sur ces vallons,
Assise auprès d'une fontaine,
Entre ses mains elle tient un oiseau,
Lui racontant toutes ses peines.

Oiseau des champs que tu es heureux,
D'être aussi près de ma mestresse
Et moi qui en suis son amoureux,
Je ne puis point m'approcher d'elle. »