Adieu, ville de Perpignan

 Adieu, ville de Perpignan,
Adieu la fleur de ma jeunesse,
C'est à présent qu'il faut partir,
Sans dire adieu à ma maîtresse.

Adieu, la belle je m'en vais,
Je ne te laisse rien pour gage,
Rien que les roses du printemps
Et les oiseaux du vert bocage.

Amant, quand tu étais blessé,
Tu me faisais mille promesses,
Mais à présent que tu es guéri,
Tu t'en va voir d'autres maîtresses.

Je planterai des irangers,
Des irangers devant ta porte,
Ça sera pour te faire voir,
L'amitié que mon cœur te porte.

Des irangers je n’en veux point,
J’en ai au jardin de mon père,
J’en vais cueillir soir et matin,
Avant de faire ma prière.

Jamais la mer n'est sans poisson,
Ni le printemps sans violettes,
Ni les montagnes sans vallons,
Ni les amants sans amourettes.